AMANCY
Toponymie : Amancy = an man ciacum en franco provençal signifiait « petit bois »
Graphie ancienne :
- Amancie en 1275
- Amantiacho en 1280
Blason : Celui de la famille d’Amancy : de gueules à trois fasces coupées d’or et d’azur
Histoire :
La première église d’Amancy fut construite en 1295. L’église actuelle de style néo-gothique dédiée à Saint-Christophe fut consacrée en 1863.
Comme bon nombre de communes de Savoie, Amancy possédait ses seigneuries et ses châteaux. On en dénombre cinq sur la commune.
Cette importante présence du passé peut trouver son explication par la position stratégique d’Amancy, située entre le Faucigny et le Genevois. Jusqu’en 1849 se dressait entre Passeirier et Vozérier un menhir de granit appelé « la pierre du milieu du monde » qui marquait la limite entre le Faucigny et le Genevois. C’est sur cette limite que se trouve aujourd’hui le carrefour giratoire dit de « Pierre Longue ».
D’AMANCY OU D’AMANCIER
La première mention des Nobles d’Amancy remonte à 1280. Il y a toutefois lieu de penser que cette maison était établie à Amancy bien auparavant. En effet, nous trouvons dans les archives de la collégiale de la Roche-sur-Foron le nom de Guillaume d’Amancy, premier curé mentionné de cette paroisse, il est précisé « issu de la Noble et Ancienne famille d’Amancy ».
La même année 1280, Humbert, Daniel et Perrod d’Amancy passent reconnaissance en faveur du comte de Genève pour des biens féodaux. La filiation de la famille n’a plus de suivi certain jusqu’en 1397, date à laquelle apparait Noble Henri d’Amancy, vice châtelain de Chaumont. Son petit-fils Hugonin reçoit le 8 avril 1426 investiture de la Maison Forte d’Amancy, c’est la première mention du château du chef-lieu dont l’architecture actuelle remonte à la fin du XIVème – début XVème siècle. Auparavant, tous les actes citaient uniquement biens et maisons situés à Amancy sans autre qualificatif tel que les notent les actes de reconnaissance de Humbert d’Amancy en faveur du comte de Genève en 1280.
Dès la première moitié du XIVème siècle, les Nobles d’Amancy apparaissent riches et influents puisqu’en 1358, Henri d’Amancy se porte garant des dettes de l’Abbaye d’Entremont. A la lecture des visites pastorales, ils possèdent dès 1443 leur propre chapelle en l’église d’Amancy. A cette date, la paroisse compte 66 feux, soit environ 300 personnes. C’est à cette époque que Nicod et Jean d’Amancy prêtent hommage au duc Amédée VIII. De toute la filiation de la famille d’Amancy, le personnage le plus illustre est Noble et Puissant Jean Seigneur d’Amancy et de Rumilly sous Cornillon, conseiller du roi de France Charles VII (1452-1456) et du Duc de Savoie. Le 9 novembre 1452, Louis de Savoie lui fait donation et l’investit du Château, ville, lieu, châtellenie et mandement de Rumilly sous Cornillon. Le même jour il est nommé premier conseiller secret et le duc lui remet l’exercice de la juridiction, hommes, maisons et biens avec faculté d’élever des fourches patibulaires dans « le lieu et paroisse d’Amancy »…
Le 17 juillet 1588 Noble Claude d’Amancy vend à Noble François de Sales et à son épouse Françoise de Sionnaz, la Maison-Forte d’Amancy. Avec son fils Bernard, apparaît la dernière mention des nobles d’Amancy, le 18 novembre 1651 dans les registres de paroisse d’Amancy.
Les armes des Seigneurs d’Amancy portaient fasces d’or et de gueules de six pièces selon Charles-Auguste de Sale, ou, suivant l’armorial du Duché de Savoie, de gueules à trois fasces coupées d’or et d’azur. Dans un acte daté du 25 août 1456 sur le sceau oblitéré de Noble Jean d’Amancy, on distingue 3 fasces plutôt qu’un fascé, cimier et supports : lions ou griffons.
DE VEGE
“Vêge” ou “Veige”, en latin vegium, hameau situé aux limites d’Amancy et de Cornier.
Aujourd’hui, un imposant corps de ferme rappelle au promeneur la présence autrefois d’une maison forte, probable berceau de la famille de Vêge. Non loin de là mais sur la Commune de Cornier s’élevait au moyen-âge une léproserie dont la chapelle, quoique remaniée, subsiste encore de nos jours. Elle était connue sous le nom de Madeleine de Vêge et placée sous le vocable de Sainte Marie-Madeleine dont un hameau voisin « La Madeleine » nous rappelle le souvenir.
Le hameau de Vêge a donné son nom à une famille qui, par l’exercice du notariat et du sacerdoce s’est élevée à la noblesse.
Les de “Vêge” reçurent des patentes et déclarations de noblesse en 1546, 1552 et 1563.
Ils portaient : d’azur à deux pertuisanes emmanchées d’or, adossées en sautoir. Les fers en bas tels qu’ils nous apparaissent à l’église de Thônes et des Jacobins à Annecy, ou les fers en haut tels que nous les avons retrouvés dans un document de la paroisse d’Amancy.
La première mention de la famille remonte à 1385, date d’un acte de Jean de Vêge.
Vénérable noble Nicod de Vêge deviendra curé de la paroisse Saint Christophe d’Amancy en 1493. Inhumé en 1514 dans l’ancienne église d’Amancy, sa pierre tombale se trouve à l’entrée de l’actuelle église.
Au début du XVIème siècle, Guillaume de Vêge devenu professeur de droit civil se rendit à Rome où il fut nommé Pronotaire apostolique, Comte palatin, Ecuyer du Pape Léon X. Revenu dans son diocèse, il fut nommé curé de Pregny, d’Esery et de Saint-André sous Boège en 1514. Il fut ensuite curé de la paroisse de Saint Léger à Genève et chanoine de la cathédrale en 1518.
Il devint encore Plébain de la collégiale de La Roche en 1520.
Le pape Clément VII l’éleva à la dignité de Prélat domestique, de Procureur fiscal et de Juge des excès de la cour spirituelle de l’Evêché de Genève en 1525.
Le cumul de ces différentes dignités fut une récompense due à ses mérites personnels ainsi qu’une preuve de la haute considération dont il jouissait. Genève connaissant de graves troubles avec le parti des Huguenots, qui par leur idées détruisaient l’autorité qu’exerçait la Maison de Savoie dans la ville et sur le prince Evêque, la présence des chanoines d’origine savoisiennes devint difficile. En 1526, les huguenots expulsèrent les « mamelus », c’est-à-dire les partisans du Duc de Savoie. Au cours de l’année 1527, la plupart d’entre eux avaient quitté la ville.
Au printemps suivant, Guillaume de Vêge revint momentanément à La Roche. En 1530, un événement exceptionnel survint à La Roche. Les bourgeois victimes du droit de Spolie exercé par les Altariens à la mort de leurs parents se révoltèrent. Ils incendièrent l’église et le presbytère après les avoir pillés.
Dans un contexte d’insurrection, les idées huguenotes pouvaient se développer d’autant que certains esprits avancés suggéraient même de chasser le clergé de La Roche. Les Syndics rochois firent venir de Genève où il résidait à nouveau, Guillaume de Vêge qui renonça au droit de Spolie le 17 juillet 1530.
Après cet accord, le calme revint à La Roche et l’église fut reconstruite. Guillaume de Vêge n’en avait pas fini pour autant avec les événements historiques.
Dans cette même période à Genève, Guillaume Farel prêchait les nouvelles idées religieuses. Le clergé alarmé fit appel à Guillaume de Vêge qui en tant que juge des excès de la cour spirituelle de l’évêché de Genève cita Farel devant son tribunal. Après l’avoir auditionné, il le condamna à quitter la ville, mais son éloignement fut de courte durée. Farel rentra à Genève et reprit ses prédications.
En 1534, Guillaume de Vêge se retira définitivement à La Roche où il mourut en janvier 1535. Il fut inhumé dans l’église de La Roche où se trouve encore sa pierre tombale.
VOZERIER
Le château de Vosérier appelé « La Tour de Vozérier » a donné son nom à une famille seigneuriale ancienne proche des Faucigny, qui a exercé des fonctions importantes tant auprès de ceux-ci que des comtes de Savoie.
Cette bâtisse était carrée, d’environ douze mètres de côté avec des murs de 2,40 mètres d’épaisseur et d’une hauteur de dix mètres environ. Pendant des siècles, elle fut utilisée comme carrière puis définitivement rasée en 1989.
Une deuxième branche de la famille de Vosérier habitait le château de Mussel à Scionzier.
Un des premier De Vosérier cité au XIIème siècle est Rodolphe qui fut premier abbé d’Abondance de 1144 à 1153.
En 1405, Henri de Vosérier fait hommage Amédée, Comte de Savoie, comme baron du Faucigny.
Au XVème siècle, une autre grande famille s’apparente aux Vosérier : les noble Alamand.
En 1521, Michel de Vosérier devient seigneur d’Esery. Il est l’un des derniers notables de Vosérier connu. La famille s’éteint au XVIème siècle. Vosérier est passé aux Ville, seigneurs de La Croix.
Les armes des Seigneurs de Vosérier portaient fasces et contre fasces de quatre pièces de gueules et d’argent au chef d’azur, à la champagne de gueules, l’écu bordé d’or.
LAVENAY
Au hameau du Lavenay, se dresse le château du Lavenay construit entre 1562-1563 par Pierre Dumonal dont la famille est une probable branche cadette des Faucigny-Lucinges. Les Dumonal portaient le titre de Seigneurs de Serrasson. La famille s’est éteinte à la fin du XVIIIème siècle.
Les armes de la famille Dumonal de Serrasson portaient de pourpre à trois fasces d’argent, au chef de gueules chargées de trois croix de Saint Maurice.
LE QUARRE
Le château du Quarre partiellement remanié et récemment restauré a appartenu à la famille de Thoire, puis de Benevix.
Il est dit que Saint François de Sales venait dire la messe dans la chapelle du château. L’autel de cette chapelle se trouve être l’autel de l’église actuelle d’Amancy.
Lors de l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale, il fut le siège de la Kommandantur.
Références :
- Registres de la Paroisse d’Amancy
- Visites pastorales de 1411 à 1606
- Archives ecclésiastiques de Bautier Jornay
- Armorial et Nobiliaire de l’ancienne Savoie de De Foras
- Armorial du Duché de Savoie de Costa de Beauregard
La suite de l’historique sera prochainement mise en ligne.